Qui c'est cette conne qui hurle ? oO [Rya - squattage accordé]

« - Laisse-moi ce sac ! Gronda la demoiselle à l'homme qui se trouvait en face d'elle. Pose-le ici et n'y touche plus ! Continua-t-elle sur le même ton en pointant le sol du doigt juste devant elle.

- Mais ...mademoiselle, vous n'êtes plus en école publique, ici tout est dû à votre rang dans la société, si je ne porte pas vos bagages, les gens diront que vous n'êtes pas servis convenablement par vos employés... lui répondit-il d'un ton conciliant.

- Mais-je-m'en-contre-fout ! Tout ce que je veux c'est commencer ma première année ici tranquillement, sans chaperon et découvrir ce lycée toute seule ! Je suis pas une gamine, même si j'en ai l'air, et je voudrais que l'on me lâche les basques si on veut se débarrasser de moi en me mettant dans un internat ! »

Sur ce, la jeune fille prit son sac sur l'épaule et pénétra seule dans la cour de son nouvel établissement, laissant le valet, les bras ballants, la regarder s'en aller sans un mot et retourner mollement dans la voiture, aux côtés du conducteur.
Elle ne se retourna pas. Si au moins Hiro avait pu l'accompagner à la place de ce nouvel employé qui se croyait au service de la reine d'Angleterre... sa mère en l'occurrence n'avait pas eu le loisir de se déplacer mais elles s'étaient longuement étreintes avant son départ. Raaah, c'était bien sa veine ça d'arriver à moitié en pétard à son premier jour de cours à cause de banalités.
Alors qu'elle marchait d'un bon pied, elle s'arrêta brusquement et regarda autour d'elle, bon, le chemin pavé allait tout droit au porche d'un somptueux bâtiment, surement l'entrée principale, bon, alors autant continuer tout droit... Elle remonta d'un coup d'épaule son sac de voyage, ressemblant surtout à un beau et grand sac de sport bien cher, et reprit la route. Pourquoi une école privée ?! Qu'est ce que ses parents avaient eu en tête en la mettant ici ? Qu'elle se comporte enfin comme une fille de bonne famille, a mettre des trucs hors de prix pleins de fanfreluches ridicules ?! Pfff, mais dans quel monde on vit, je vous le demande ! Tout ce qu'elle espérait elle de ce nouvel établissement était une première année de prépa tranquille et sans embrouilles, passer dans la foule sans que l'on se retourne sur elle parce qu'elle avait le dernier modèle de baskets Nike édition limité. Quitte à passer pour une simple boursière, et cela, elle le désirait presque. Qu'est ce que prouve l'argent des parents ?! Oui, elle portait un bermuda en jean qui semblait rapiécé, oui elle n'avait qu'un simple débardeur saumon à larges bretelles sur le dos et oui elle avait les cheveux ébouriffés par le vent ! Nan mais !

Elle prit une grande inspiration, qui semblait bien être un soupire de découragement, et poussa la porte de l'entrée en essayant de chasser ses pensées négatives de son esprit. Elle arrivait dans un nouveau lycée, elle connaissait personne, mais cela était bien loin de la tracasser, tout au contraire ! Elle secoua la tête comme un chien qui s'ébroue et réussit à retrouver son éternel sourire. On recommence tout depuis le début et on aura tout son temps dans les années futures de penser à trouver un sens à sa vie. Aujourd'hui il faisait beau, une température de mois de juin, un ciel bleu avec quelques trainées nuageuses et quasiment aucun vent... et punaise, c'était quoi ce bâtiment ?! Une chapelle ?! Nan mais, comment on peut appeler ça un établissement scolaire, c'est un palais pour lycéens ouais !

La jeune fille se décida enfin à avancer dans le hall et ce en trainant à moitié des pieds, les yeux en l'air à regarder autour d'elle, et elle s'arrêta en plein milieu. Bizarre, c'était bien vide... Ils étaient où les gens ? Elle leva un sourcil perplexe. Bon, quel était le plus important, savoir où elle devait aller se renseigner ou s'assurer qu'elle n'était pas arrivée dans un lycée fantôme... ?

« Eeh oooh ! Y'a du peuple ici ? M'obligez pas à venir vous chercheeer, je sais que vous êtes dans le coiiiin ! Cria-t-elle dans le hall comme si de rien n'était, les mains de chaque côté de la bouche pour amplifier sa voix qui raisonnait pourtant déjà dans la bâtisse.»

Je m’aperçus en sortant du bâtiment que la chaleur avait quelque peu augmenté depuis mon arrivée. J’enlevai donc ma veste et la mit tout simplement dans mon sac … Heureusement , il ne contenait pas encore mes cours et par conséquent je n’eus pas à forcer pour la y faire rentrer. Elle serait juste un peu fripée quand je la ressortirais.
Prenant alors un chemin au hasard, je fus vite apaisé de l’irritation que je ressentais par la beauté de l’immense parc de l’Académie. Irritation eut par les quelques propos d’Ayamii et de son accueil pour le moins original. Je m’avouai tout de même que tout n’était pas la faute d’Ayamii, mais le fait est que balancer quelques unes des affaires de sa nouvelle colocataire juste parce qu’on la prenait pour une « pauvre boursière » à cause de ses « vêtements démodés » fallait trouver !
Sentant mon irritation revenir, je décidai, voyant deux bancs à l’ombre d’un arbre à quelques pas de moi, de faire ma petite pause lecture dans ce coin pour oublier cette première rencontre.
Je m’assis quelques instants plus tard, tout en posant mon sac à mes côtés et cherchai le livre que j’avais glissé dedans.

Cela ne faisait pas cinq minutes que j’étais là entrain de bataillée avec mon livre pour le faire sortir de la poche intérieure de mon sac que j’entendis des voix. Relevant la tête j’aperçus deux jeunes filles bavardes, surement un peu plus jeunes que moi, très B.C.B.G venant dans ma direction. Elles s’installèrent comme par hasard sur le second banc et recommencèrent à jacasser de plus bel.
Fronçant les sourcils, je retins in extremis un soupire de frustration, et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je me levai tout en remettant mon sac en bandoulière sur mon épaule, souris aux deux jeunes filles en leur disant un bonjour amical. Elles, me semblent-ils, me regardèrent comme si je venais d’une autre planète.
Qu’avait-elles donc ? Elle n’avaient jamais entendu parler de « politesse » ou encore de « savoir-vivre » ? Ce n’est pas parce qu’on est né avec une cuillère dans la bouche que forcement on est supérieur aux autres et on peut se comporter comme on le veut… Au contraire, cela n’était dû qu’au hasard de la naissance !
Voulant éviter de m’irriter pour si peu, je continuai de marcher tranquillement, tout en regardant autour de moi. Arrivée à un « carrefour » je me décidai pour le chemin de droite. Je passai devant un groupe de jeunes hommes plus occuper à rire de leur blagues qu’autres choses et le soupire que j’avais retenu tout à l’heure, sortit sans que je puisse l’empêcher. Mais quand on entendait le niveau des blagues de certains, on se demandait vraiment comment ils auraient pus entrer dans une école comme celle de Seta sans l’argent de leur famille, ou une capacité qui faisait d’eux des êtres uniques !

Sortant de mes pensées, je me rendis compte que je ne reconnaissais pas l’endroit où je me trouvais. J’avais en quelque sorte oublié de regarder où j’allais. Bon, je m’étais perdue quoi, ça peut arriver à tout le monde !
Je sortis de mon sac le plan que j’avais fais de l’école, et j’essayai de me situer dessus. Au bout de dix minutes d’intense concentration, je fus sûre de moi et j’arrivai enfin à savoir où je pourrais retrouver le chemin de ma chambre. Je pris donc le chemin de gauche, tourna à droite ensuite et j’arrivai enfin…

Devant le hall !

J’étais revenue à mon point de départ. Il y avait tout de même deux bonnes nouvelles. Je n’avais plus mes bagages puisque j’avais déjà rangé mes affaires dans ma chambre, et que depuis plus de quinze minutes maintenant je pouvais écouter les biens-faits du silence.
Je m’assis sur un des bancs près de la porte ouverte du hall, renversai la tête et fermai les yeux avant d’offrir mon visage au soleil. Quelques minutes plus tard, j’avais retrouvé un peu le sourire et comme j’étais revenue à l’entrée, je savais maintenant où aller pour retrouver ma chambre. Mais alors que j’étais entrain tranquillement de me lever, j’eus un petit sursaut de surprise en entendant quelqu’un ou plus exactement une voix féminine s’écrier :

« Eeh oooh ! »

Par curiosité, je pris mon sac par la bandoulière que j’avais accidentellement fait tombé à terre, et avançai jusqu’au seuil du hall.

« Y'a du peuple ici ? M'obligez pas à venir vous chercheeer, je sais que vous êtes dans le coiiiin ! » 

La voix provenait d’une jeune fille qui devait, malgré sa langue bien pendue, être plus jeune que moi vu sa taille. Elle était entrain de regarder un peu partout. Après tout ce que je venais de voir alors que cela ne faisait même pas une journée que j’étais ici, je n’eus qu’une seule pensée cohérente :

*Où suis-je tombée ? Dans un lycée pour aliénés?*

Pas de réponse. Vraiment désespérant cette arrivée. Si c'était vraiment le meilleur l'une des écoles les plus réputés, pourquoi n'y avait-il personne pour l'accueillir ?! O.K., là elle se foutait de la gueule des gens car elle ne l'aurait surtout pas voulu mais bon, arriver dans un lycée vide...

Elle venait de prendre une grande inspiration pour pousser un soupire à en fendre le cœur dans une attitude résignée mais c'est à ce moment qu'elle aperçut la jeune fille qui se trouvait dans l'ouverture de la porte d'entrée. La façon dont elle la regardait était assez complexe mais significative, elle semblait ahurie, hébété et dans l'incompréhension totale.
Mais cela ne posa guère de souci à la nouvelle arrivante. Celle-ci la regarda bêtement, un air à moitié surpris sur le visage, elle se tourna vers la grande brune et lui fit face tout en restant planté au milieu du hall.

« - Bah... fallait répondre, j'me croyais seule au monde moi... Bon allez, puisque t'es là tu vas m'aider à comprendre comment ça marche ici, je viens d'arriver et jsais pas par où commencer. Elle la regarda, en remontant le sac sur son épaule et voyant que la fille ne bougeait pas dans l'instant, elle reprit avec un sourire engageant. Je te suis, on va par où ?

Elle commença à se tourner vers le couloir qui se situait à sa droite se disant que les réactions de cette jeune fille étaient bizarres, ou plutôt son manque de réaction, sans se soucier de ce qu'elle-même pouvait signifier par con attitude au premier abord. C'est alors qu'elle réagit enfin à sa façon d'accoster l'autre lycéenne. Elle plissa les yeux et se frappa littéralement le front du plat de sa main gauche avant de se tourner de nouveau vers sa camarade.

- Je te prie de m'excuser c'est super impoli de ma part ! Commença-t-elle en parlant très rapidement et baissant la tête pour faire pardonner sa faute. Tsukushi Nakao, première année, salut, heureuse de te rencontrer ! Continua-t-elle sur le même rythme. Elle releva alors la tête pour observer le comportement de la jolie brune et resta bêtement le bouche ouverte et les yeux à demi écarquillés. Euh, le tableau d'affichage ! »

L'art de passer du coq à l'âne... Sur ce coup, Tsu se serait bien senti un peu conne de demander de l'aide (enfin demander... si on veut) alors que les informations dont elle avait besoin étaient sous son nez. Mais bon, c'était Tsu, et il n'y avait pas grand chose qui la complexait, alors le coup de passer pour une conne dès la rentrée, sans plus. On ne fera pas de remarques sur le fait que cette demoiselle est aussi tête en l'air qu'elle n'est déganté ou directe, même dans sa présentation rapide, elle eut oublié des détails qui pouvaient être importants car la jeune fille ne faisait pas son âge, alors "première année" ...

Le tout était de voir comment la fille en face d'elle allait prendre la chose...

Un lycée d’aliénés… Je m’étais inscrite dans un lycée spécial « fous riches » !
Prenant une petit inspiration, je me massai quelques instants les tempes pour éviter qu’un mal de crâne conclut mon arrivée à Seta, puis je relevai la tête et fixai du regard la… Heu… cinglée ?
Je remarquai alors que le jeune fille ne s’était pas rendue compte de ma présence, et j’avais bien envie de laisser la politesse de côté pour retourner à ma tranquillité, enfin si j’arrivais à la trouver plus de quinze minutes dans cet établissement. Je posai mon regard sur un point invisible, sans vraiment voir la cin… Jeune fille ! L’envie de fuir se disputa un temps à mes bonnes manières. Un temps court, très court, puisqu’il ne dura qu’une demi-seconde mais ce fut une demi-seconde de trop.
Je n’avais pas bougé d’un centimètre, mon regard toujours fixé sur un point que moi seul pouvait voir, mais mon instinct m’alerta presque immédiatement que la jeune fille s’était aperçue de mon enracinement… Quelle idée j’avais eu d’aller voir qui beuglait comme une conne dans le hall !!
Je retins un soupire, encore un, et regrettai de ne pas avoir eu l’idée d’aller me percher dans un arbre pour avoir la paix.

Je reposai mon regard sur la gamine, puisque celle-ci prit la parole :

« - Bah... fallait répondre, j'me croyais seule au monde moi... Bon allez, puisque t'es là tu vas m'aider à comprendre comment ça marche ici, je viens d'arriver et jsais pas par où commencer. »

Mais bien sûr ! Je n’avais pas, mais alors pas du tout envie de l’aider, surtout après une demande pareille, et le fait que je ne bouge pas d’un pouce devait le lui faire comprendre facilement…
Je pensai alors que mon irritation, qui commençait à prendre une certaine hauteur depuis le début de la journée, devait maintenant se lire sur mon visage puisque mon interlocutrice eut un sourire engageant et me demanda :

Je te suis, on va par où ?

Ah ! Une qui ne comprend pas le langage du corps. Super ! Ne voulant pas encore laisser aller mes bonnes manières prendre le pas sur mon irritation, je la dévisageai encore quelques secondes… Elle semblait quelque peu hésité à la conduite à suivre, mais à ma plus grande consternation, elle se frappai tout d’un coup le front du plat de la main. Qu’est-ce qui lui prenait ? Était-elle vraiment cinglée ?

«  Je te prie de m'excuser c'est super impoli de ma part ! Tsukushi Nakao, première année, salut, heureuse de te rencontrer ! »

Première année ? Sa taille était donc normale pour une fille de 15 ans, mais cela ne changeait en rien qu’elle avait tout de même une personnalité étrange. Enfin, je préférais quand même une barge de 15 ans que les réactions de gamines de ma colocataire. J’eus un petit sourire qui se dessina sur mes lèvres en essayant d’imaginer les réactions possible d’Ayamii face à Nakao-san… Ce qui fit disparaître comme par magie mon agacement.

« Euh, le tableau d'affichage ! »

Ne cherchant pas à comprendre le brusque changement de sujet de la jeune fille, je bougeai enfin et avançai jusqu’à être sa hauteur… Une pensée me traversa l’esprit, et me fit prendre conscience que j’étais tout de même heureuse de mon un mètre soixante-quinze.
Comme j’avais prévu de retourner dans ma chambre, je ne pouvais pas laisser cette gamine errer dans l’Académie comme un fantôme alors que j’allais là où elle voulait aller. Cela serait totalement idiot, et surtout puérile. D’ailleurs, je devais bien le reconnaître, elle avait quelque peu éveiller mon intérêt. Comment un être pouvait-être aussi… Déjanté ?

Je pris alors la parole d’un ton amicale.

« Enchantée, je suis Rya Ashina, troisième année. Excuse-moi pour mon impolitesse, mais tu m’as surprise en criant tout d’un coup comme ça. Je ne m‘y attendais pas. » Puis, prenant mon courage à deux mains, je continuai tout en lui montrant, ensuite, d’un geste la sortie du bâtiment. « Tu as de la chance, j’allais justement jusqu’à ma chambre. Après-toi . »

J’étais contente car tout dans mon attitude ne montrait pas que j’avais un peu d’appréhension. Ce n’est pas que je n’aimais pas dialoguer, discuter et avoir l’avis d’un ou plusieurs interlocuteurs, au contraire. Mais depuis que j’avais quitté mon village, j’avais un peu peur de me lier à quelqu’un… Et à cause de cela, c’était un peu plus difficile pour moi d’aller vers les autres, d’engager une conversation et par conséquent de les aider…
Car c’est bien connu, quand on aide quelqu’un, qu’on lui rend service, même si on ne le veut pas un lien se créer entre ces deux personnes…

Se soucier de la façon dont les autres la voyait était bien la dernière chose qui préoccupait la jeune fille et elle ne prêtait pas plus attention aux commérages. En clair, toujours au courant au dernier moment, elle était toujours à côté de la plaque. Non qu'elle vivait dans son petit monde, elle était tout de même très sociable à papoter de tout et de rien tant que le sujet l'intéressait et malheureusement pour certains, il lui arrivait d'être très bavarde, mais lorsque vous vous aventurez à lui poser des questions qu'ils ne lui plaisent pas, prenez garde à son caractère lunatique !

Tsu n'avait aucunement fait attention aux réactions de la grande brune qui juste de se présenter, elle n'avait donc rien suivi de l'orage qui avait failli lui tomber sur la tête et continuait d'être aussi insouciante.
Toujours son sac sur le dos, elle s'avança au panneau d'affichage, y passa un coup d'œil mais ne s'attarda pas. Il ne renseignait pas sur des choses très passionnantes, quelques papiers administratifs, des affiches de clubs et ah si ! Le menu de la semaine ! Mais bon, maintenant que la dénommée Rya s'était accordé le temps de l'aider, il ne fallait pas la faire poireauter ! Tsu se détacha alors du panneau, se promettant de revenir y jeter un coup d'œil. Elle pivota sur ses pieds et fit un sourire engageant à l'intention de sa camarade.

Revenant sur ce que celle-ci avait dit, elle prit un air coquin, les yeux plissés et un sourire malicieux sur les lèvres :

« - Alors, ça veut dire que je suis la plus vieille de nous deux ! D'ailleurs, qui en douterait ?! Dit-elle en levant les yeux au ciel. Elle s'approcha très près de Rya et la regarda dans les yeux, bien sûr, en levant la tête. Hmm, oui pas de doute ! Continua-t-elle avec humour dans un ton sérieux.

Elle tourna les talons et franchit le seuil de l'entrée que lui avait indiquée sa camarade, comme si de rien n'était. A peine avait-elle fait trois pas à l'extérieur qu'elle se tourna à nouveau vers elle, sourire aux lèvres. Non, franchement, il n'y avait pas grand chose en commun entre ces deux filles à part peut-être leurs origines et leur corps plutôt musclée, Tsu se doutait d'ailleurs que Rya pratiquait une activité physique régulière. L'une était grande et élancée avec des longs cheveux bruns et l'autre tout menue, les cheveux châtains coupés en un carré quasi régulier, difficile de ne pas se tromper sur leur âge quand elles était côte à côte... Il y avait tout de même une autre similitude entre les deux jeunes filles : leur tenue vestimentaire, tout à fait sobre. Tsu se demanda d'ailleurs si Rya était issue d'une famille aisée ou non, mais après tout, elle s'en fichait comme d'une vieille paire de chaussettes !

Au grand malheur de sa collègue, elle décida de reprendre la parole, après un soupire de contentement.

- Aaah, que de bonheur d'avoir passé ces examens de troisième année... une chose de moins à faire dans la vie et cette année, ça sera plus tranquille ! Tu verras, c'est à en souffrir jour et nuit essaya-t-elle de l'intimider. Bon, j'avoue que pour mon cas, je ne l'ai pas eu haut la main, j'avoue ne pas être une assidue en cours. J'y vais, je n'ai jamais séché de ma vie mais je ne trouve rien de passionnant dans le fait d'écouter des gens parler assise sur une chaise... »

Eh oui, celle-là quand elle commençait, impossible de l'arrêter de parler... et vu que Rya n'avait pas l'air bavarde, on verra bien comment ça se passera. Peut être qu'elle ne pourra jamais la supporter, peut être que les opposés s'attirent et qu'elles deviendront de grandes amies, ou peut être se quitteront-elles à peine arrivées à l'internat... Tout cela, seul l'avenir nous le dira !

C’était une belle et chaude journée. Le soleil nous insufflait sa chaleur divine pour que les simples mortels comme moi puissent avoir le courage de la finir… Et le courage, il m‘en fallait. J’avais déjà réussis à ne pas laisser mon irritation éclatée sur cette jeune fille, Nakao-san, qui n’avait qu’à se reprocher d’avoir été là au mauvais moment, au mauvais endroit. J’avais également accompli l’exploit de lui parler et de lui proposer mon aide, surtout que j’allais là où elle voulait aller, alors que je n’avais que le désir de m’enfuir à toutes jambes. Si j’avais été un peu moins dans mes pensées, j’aurai peut-être pu m’apercevoir que l’exubérance de la jeune fille était un indice, un signe qui me prévenait de son débit de paroles. Mais j’étais bien trop concentrée à essayer de contrôler le plus possible que mes émotions ne se lisent pas sur mon visage, et éviter ainsi que mon interlocutrice se montre trop curieuse.

Calant mon sac sur mon épaule, je suivis des yeux Nakao-san s’avancer jusqu’au panneau d’affichage. Pendant quelques secondes, elle me tourna le dos pour regarder ce qu’il y avait comme informations sans doute, ce qui me permit de l’observer plus attentivement et ne plus me concentrer à conserver une expression impassible.

Malgré qu’elle soit petite, elle avait une certaine joie de vivre qui émanait d’elle, et qui se reflétait dans son regard, ce qui incontestablement faisait son charme. Pourtant, mon instinct me disait que cela n’était qu’une partie de la personnalité de cette gamine… Mais, ma raison qui se faisait un plaisir de contredire à chaque fois mon instinct, me disait que je ne faisais que projeter sur cette jeune personne que mon propre reflet. Tous n’avaient pas un secret à cacher et par conséquent tous ne montraient pas une certaine carapace pour se protéger des autres. Je me massai la nuque quelques secondes, attendis Nakao-san qu’elle est terminée sa lecture rapide. Elle se retourna quelques secondes après, et revint à ma hauteur tout en disant :

« Alors, ça veut dire que je suis la plus vieille de nous deux ! D'ailleurs, qui en douterait !? Elle se rapprocha et leva les yeux vers moi, elle finit. «  Hmm, oui pas de doute ! »

De l’humour ! Pourquoi n’étais-je guère étonnée que cette jeune fille à l’énergie débordante en avait à revendre ? Peut-être parce que cela faisait, ou plutôt ne pouvait que faire partie de sa personnalité ? En tout cas, cette crevette avait réussit à me tirer un sourire tout à fait sincère ce qui était plutôt un exploit.

La suivant alors vers l’extérieur du hall, j’avais retrouvé quelque peu mon calme et surtout mon envie de lecture… Surtout que cela ne valait pas la peine de gâcher, par quelques personnes qui n’avaient pas les mêmes priorités que moi, une si belle journée. Je marchais doucement, d’un pas assez tranquille alors que Nakao-san était à quelques pas devant. Pourtant, l’écart entre nous deux se réduisaient peu à peu au fil de mes pas Encore une petite particularité de ma taille, je n‘avais pas besoin de me presser si je voulais suivre quelqu'un. D’après ce que m’avait expliqué Tsuka sur Ina, je tenais d’elle et de ma grand-mère. Toutes deux avaient été grandes pour des japonaises et si je crois aux dires de Tsuka, d’après les propos de ma mère, mon vrai père était lui aussi assez grand…

Entendant alors un soupire de Nakao-san, je la regardai juste au moment elle prit la parole.

« Aaah, que de bonheur d'avoir passé ces examens de troisième année... une chose de moins à faire dans la vie et cette année, ça sera plus tranquille ! Tu verras, c'est à en souffrir jour et nuit. »

Je fronçai quelque peu les sourcils, puis après un instant je compris que la jeune fille était toujours sur sa blague. N’avait-elle pas compris que c’était les plus courtes les meilleurs ? Enfin, je n’allais pas me plaindre, elle faisait la conversation pour deux et ça m’évitait ainsi de lui répondre. Surtout que c’était assez marrant d'une certaine façon de la voir ainsi...

« Bon, j'avoue que pour mon cas, je ne l'ai pas eu haut la main, j'avoue ne pas être une assidue en cours. J'y vais, je n'ai jamais séché de ma vie mais je ne trouve rien de passionnant dans le fait d'écouter des gens parler assise sur une chaise... »

Au fur et à mesure qu’elle parlait, même si elle était toujours aussi pétillante et espiègle, un doute s’insinua en moi. Puis, me remémorant comment elle s’était présentée, je me rendis compte qu’avec son « Tsukushi Nakao, première année, salut… » un quiproquo pouvait être tout à fait envisageable… Pour éviter tout malentendu, autant lui en parler directement, ce qui je fis d’un ton aimable quand j‘arrivai à sa hauteur. Ne voulant pas la vexer, on ne sait jamais si elle était complexée, un sourire se dessina sur mes lèvres sans vraiment que je m’en rends compte.

« Excuse-moi de te couper, mais quand tu t’es présentée tout à l’heure, tu m’as dis que tu étais en première année… Et pour être franche, j’ai pensé que tu étais en première année de lycée . Si ce n’est pas le cas, comme je le crois à présent, je m’excuse pour cette méprise. »

Je n’étais pas vraiment satisfaite de ce que je venais de dire à Nakao-san, mais étant donné que j’étais surement dans l’erreur, c’était nécessaire. Je repris sur le ton de la conversation même si j’en n’étais pas friande, pour éviter que je ne me sente mal à l’aise.

« Pour les cours, je te comprends un peu. Je préfèrerais aller me dépenser dehors que rester inactive, mais il faut bien faire quelques sacrifices pour avoir notre diplôme... Heureusement tout de même, il existe les pauses et que pour aller d’un cours à un autre, on se déplace… Parce que rester une matinée, ou une après-midi entière assise, très peu p… Pour moi... »

J’étais contente, je n’avais pas trahis la petite peur qui s’était infiltrée en moi. Ou alors qu’un très léger filin à la fin… Bon, ce dont j’étais certaine, c’était que je trouvais que j’avais assez parlé pour la journée, entre Ayamii et Nakao-san.
J’eus un petit sourire en coin qui disparut aussi vite qu’il était apparu, parce que je venais de remarquer à l’instant, que même dans mes pensées, j’appelais ma colocataire par son prénom. Elle m’avait tout de même assez irrité pour que je ne lui témoigne très peu de respect en l’appelant ainsi… A la différence de Nakao-san.

Après quelques secondes d’attentes, je lui souris, et partis devant en l’invitant du regard à me suivre.

A peine eut-elle fini son petit speach, que Rya enchainait à la fois un peu hésitante mais un sourire aux lèvres. Tsu s'arrêta donc un peu pour l'écouter, elle qui bien sûr, emporté dans son élan de discussion la petite prépa n'avait pas remarqué le temps de réflexion qu'avait eu sa camarade, et de toute façon, encore eut-il fallu que celle-ci soit expressive, rien ou presque, ne se voyait sur son visage.

« Excuse-moi de te couper, mais quand tu t’es présentée tout à l’heure, tu m’as dis que tu étais en première année… Et pour être franche, j’ai pensé que tu étais en première année de lycée . Si ce n’est pas le cas, comme je le crois à présent, je m’excuse pour cette méprise. » 

La première réaction de la jeune fille aux mots de sa camarade fut de montrer une tête dépitée. Non parce qu'elle avait ENCORE été prise pour une mioche mais parce qu'elle aurait du, avec l'habitude, préciser le « de prépa ». Elle n'était nullement en colère contre Rya, y'avait pas de quoi même si elle avait été très complexée, mais il y avait tout de même une pointe, une infime partie d'elle-même qui était déçue. Enfin, passons, Rya reprenait...

« Pour les cours, je te comprends un peu. Je préfèrerais aller me dépenser dehors que rester inactive, mais il faut bien faire quelques sacrifices pour avoir notre diplôme... Heureusement tout de même, il existe les pauses et que pour aller d’un cours à un autre, on se déplace… Parce que rester une matinée, ou une après-midi entière assise, très peu p… Pour moi... » 

Elle changeait de sujet ou c'était elle qui n'avait pas suivi ? Bon, après tout on s'en fiche ! Au moins, elles se comprenaient et d'ailleurs Tsu n'avait pas été aveugle à ce point pour remarquer que la grande perche qui l'accompagnait était une fille sportive, elles avaient au moins un point commun.
Elle nota tout de même la petite hésitation de la fin, étrange... fallait-il en conclure qu'elle n'avait pas l'habitude de parler d'elle et de ce qu'elle pensait ? Si c'était le cas et qu'elles devenaient amies, ça va devoir changer ça ! è_é Ou sinon, non... comme ça au moins, elle n'aurait pas à parler d'elle non plus, elles parleraient surement de la pluie et du beau temps, de tous pleins de trucs inutiles pis voilà !

Alors, Rya redémarra et Tsukushi, un peu perdue dans ses pensées ne continua pas tout de suite la conversation. Après quelques secondes de silence, toujours en se dirigeant vers l'internat, elle décida de répondre tout de même à tout cela.

« T'inquiètes pas, dit-elle la tête tournée vers le sol et la voix un peu lasse, j'ai l'habitude qu'on me prenne pour plus jeune que mon âge, si tu veux, on m'a déjà donné 14 ans donc... Non, c'est moi qui aurait du préciser, mais t'sais à force en famille, on raccourcit un peu quand on en parle parce que là, y'a aucune confusion possible mais bon... Enfin voilà ! Donc t'as beau faire vingt centimètres de plus que moi, tu me dois le respect ! è_é reprit-elle en repartant dans l'humour »

Les deux filles étaient enfin arrivés devant la porte de l'internat. Au moment où elles s'apprêtaient à entrer, Rya précédant Tsukushi, deux autres filles en sortirent. Enfin deux filles... deux starlettes, maquillage, boucles d'oreilles énormes et sophistiquées, brushing parfait, ongles vernis d'un demi centimètre, surement des faux, chaussures à talons aiguilles... la totale ! Tsu ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Bon OK, elles étaient mignonnes, pas de ces pots de peintures et tout mais elles avaient l'air cruches mon dieu ! Juste à voir comment elles marchaient, on avait l'impression qu'elles allaient se tordre la cheville sur le premier caillou qui passait...

Sans se retourner et pénétrant à son tour dans le bâtiment, Tsu laissa échapper sur un ton suffisant :

« Attention, au risque de te péter la cheville c'est pas grave, mais alors si tu devais te casser un ongle en tombant... Non mais c'est pas possible quoi !»

Un petit signe de la tête et je continuai à marcher vers nos chambres respectives. Tout en pensant que ma franchise habituelle passait mieux quand j’étais irritée. Au moins je ne bégayais pas et le masque d’assurance que j’affichais était un peu moins infranchissable…
Je ne savais pas quand exactement j’avais enfermé mon cœur et mes sentiments dans une petite boite tout au fond de moi pour les protéger de la triste réalité de ce monde, et surtout des êtres cruels, avides des faiblesses des autres, qui le peuplaient. Ce que je savais en revanche, c’est qu’un jour plus ou moins proches, cette petite boite débordera. Et ce jour-là, je ne pourrais absolument rien faire…
Pour me concentrer sur autre chose que les pensées négatives qui m’assaillaient l‘esprit, je jetai un coup d’œil derrière moi et remarquai alors le coup de déprime de mon interlocutrice. Je m’arrêtai et tout en la regardant continuer à avancer, je me sentis quelque peu coupable de lui avoir fait de la peine sans le vouloir.

Le regard vers le sol, Nakao-san dit, d’une voix où je perçus clairement sa lassitude, qu’il ne fallait pas que je m’inquiète, que c‘était pour elle une méprise habituelle et que c‘était-elle qui aurait du être plus précise dans ces propos... Et finit par un petit trait d’humour.

Je venais de comprendre que son humour était, d’une certaine manière, un moyen pour elle de se protéger, de mettre à distance les quelques réflexions et les méprises comme celles que j’avais fais un instant plutôt. Une façon de ne pas montrer à quel point elle était blessée par le regard des autres.
Le petit sourire en coin de tout à l’heure apparu de nouveau sur mes lèvres, et il reflétait bien le fait que je pense que cette petite boule d’énergie et moi, nous avions peut-être un peu plus de points communs que je le croyais tout à l‘heure.

Je la regardai toujours, et voyant que mes excuses ne lui avaient que de la peine, je lui dis sans pouvoir m’en empêcher.

« Faut pas croire… Mes vingt centimètres de plus que la moyenne font que je suis obligée de retoucher tous les vêtements, ou presque, que j’achète. Et je me suis prise des réflexions également, tu peux me croire. La pire que j’ai eu, c’était il y a quelques années maintenant, un garçon de ma classe pensait sincèrement que j’étais née en garçon mais que je m’étais transformée en fille… »

Je fis une des postures dont j’avais le secret. Mettant mon sac correctement sur mon épaule pour éviter qu‘il me gêne, j’imitais certains hommes, qu’on voyait le plus souvent dans des pubs pour déodorant, qui montraient leurs biceps de façons très suggestives… Sauf que dans mon cas, étant donné je n’avais aucun sex-appeal masculin, c’était une pause des plus comiques. J’espérais ainsi remonter le moral de Nakao-san, et d’une certaine façon, que l’on passe l’éponge sur ce petit malentendu.

Reprenant mon sérieux, et éviter peut-être que je me sens un peu gêner, je lui souris et dis.

« Bon, on est plus qu’à quelques minutes du bâtiment où se trouvent les chambres. Dans peu de temps tu pourras t’affaler sur un lit confortable. »

Et je repris ma petite marche tranquille. Nakao-san avait eu le temps, pendant mon arrêt, de revenir quelque peu à ma hauteur, et après avoir tourné à gauche à un croisement, nous vîmes le bâtiment tant attendu. Ou plus exactement, que j’attendais… Je ne pus alors qu’espérer qu’Ayamii avait fini sa manucure et qu’elle était sortie de notre chambre pour que je puisse enfin lire en toute tranquillité. J’espérais également qu’elle n’avait pas encore pris quelque chose sur mon bureau… Ou pire, qu’elle avait fouillé à l’intérieur.

Arrivant alors devant la porte d’entrée du bâtiment, suivit de Nakao-san, je l’ouvris et j’allais pénétrer à l’intérieur quand deux jeunes filles, semblant plus jeune que moi en sortirent à ce moment.
Je me poussa rapidement, pour éviter de me faire bousculer, même si s’était plutôt les deux jeunes filles qui auraient été quelque peu secoué, et je leur tiens la porte comme si elles étaient des princesses…
Mais leurs looks criaient en tout cas qu’elles avaient la richesse de ce statut à défaut de l’avoir.
Entre les coiffures parfaites, leurs faux oncles à la manucure parfaite également, leurs visages peinturlurés de maquillages, leurs bijoux étincelant de mille feux sous ce soleil d‘avril, leurs vêtements et sacs de marques très reconnus, et pour finir, leur chaussures de marques à talons hauts faisaient qu’elles ne passaient aucunement inaperçus.
Elles sortirent du bâtiment sans aucun regard, sans aucune réflexion mais celle qui passa devant moi me sourit et je pris cela comme un remerciement pour la porte… Toutes celles qui s’habillaient comme cela n’étaient pas adeptes de la méchanceté gratuite et il fallait quelques fois se montrer un peu ouvert d’esprit. Je me dis alors que certaines d’entre elles, devaient être des jeunes filles qui aimaient tout simplement la mode…

J’oubliai vite cette rencontre et entra dans le bâtiment. Nakao-san me suivit mais je n’avais pas fait attention à sa réaction face à un tel look, et ce n’est que quand elle prit la parole que je fus surprise par ses propos mais surtout par le ton qu'elle employa… Je me retournai et vit qu’elle avait dit cela en regardant les deux filles qui ne s’étaient même pas retournés trop occupés à parler entre elles.
Je ne savais pas pourquoi mais je fus un peu déçu par son attitude. C’est comme si elle avait souhaité qu’il y est une petite confrontation. Sans m’en rendre compte, j’avais froncé quelque peu les sourcils et je repris la parole d’un ton où l’on percevait une note interrogative, tout en me dirigeant vers les escaliers… J’avais la mauvaise manie de dire ce que je pensais et quelques fois cela m’avait attiré des ennuis mais à force j’étais un peu habituée.

« Si j’étais toi, je ne serais pas si prompte à critiquer une personne à cause de ces goûts. Ce n’est pas parce qu’elles s’habillent comme ça que forcement, elles sont méchantes, certaines le sont mais comme certaines filles qui s’habillent plus simplement, comme toi et moi si tu veux, le sont aussi… Elles s’occupent de leurs apparences, ce n’est pas vraiment un mal ? Si ? »

Jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, je ne sus pas vraiment quoi penser. J’avais l’impression que Nakao-san n’était pas vraiment ravie de mes propos mais sans avoir la certitude. Puis, puisque cela n’avait pas vraiment d’importance pour moi ce que cette jeune fille pouvait penser de ma personne, je finis de grimper les escaliers et nous arrivâmes enfin à l’étage : les chambres des filles.
Je m’arrêtai alors au tout début du couloir, et lui expliquai que le rez-de-chaussée était réservé aux chambres des garçons, et le premier étage, aux filles. Je la prévins qu’il y avait un couvre-feu vers 22h et que passer cette heure, les pions faisaient quelques rondes pour prendre sur le fait les retardataires.

Puis, ne sachant plus vraiment quoi dire, je lui demanda :

« Tu as des questions ? »