Back to Basics (Camila. Squat sous condition :D)

=> Club de dessin.

C'est agacée que Cheryl avait quittée le club de dessin. La scène que leur avait joué cette fille aux cheveux rose n'avait eu pour effet que d'effacer la patience de la jolie américaine. En fait, les deux heures avaient juste été étranges. Cheryl n'avait jamais eu à se contenir aussi longtemps, elle avait besoin de se retrouver en terre connue, avec des gens qui lui ressemblaient. Elle rejoignit rapidement sa chambre, jeta son sac à main sur son lit et entra dans son dressing. Elle se déshabilla en quelques secondes. Accroché à un cintre, elle prit une robe Chanel, mit la paire de chaussures louboutins qui allait avec la tenue. Elle sorti du dressing pour entrer dans la salle de bain, sa trousse de maquillage en main. Elle retira son maquillage de la journée et adopta le maquillage du soir et se parfuma légèrement. Elle retourna vers son armoire, prit un sac Louis Vuitton, y transféra son portable, quelques produits de beauté et s'empara ses lunettes de soleil blanches Chanel. Même s'il était 20h30, le soleil brillait encore dans le ciel. Elle quitta l'établissement et comptait être de retour dans une heure. Elle avait rendez-vous avec Camila pour prendre un verre et se décontracter avant le début des cours. Dès son arrivée, elle avait chercher une compagnie de taxi, elle savait qu'elle en aurait souvent besoin et avait enregistré le numéro en numérotation rapide après celui de sa mère et de son père. Le taxi ne la fit attendre que quelques minutes. La brunette regarda le paysage défiler et voyant qu'il n'y avait pas grand monde, elle arrêta le taxi et décida de continuer à pied. La ville était vraiment belle et agréable et se surprit à s'imaginer se promenant en compagnie d'un copain ou d'une copine. Elle sourit. Ce genre de pensée romantique venait de temps en temps la déranger dans son optique de profiter de la vie, tout en restant raisonnable et discret.

Se promener main dans la main, en mangeant des glaces, comme une parfaite idiote. Et puis encore?

Étonnant pour une fille de bientôt 18 ans de penser ainsi? C'est la société qui voulait ça. Quand on a tout dans un claquement de doigts, il faut bien trouver d'autres moyens de s'amuser. Et pourquoi faire comme les autres filles et pleurer pendant une semaine, avoir les yeux bouffis parce que "l'amour de ma vie m'a quitté." ?! Tomber dans le romantisme et les sentiments amoureux, quel excellent moyen de perdre le contrôle et de se laisser dépasser par les évènements. Se préparer pendant des heures pour faire plaisir à quelqu'un d'autre? Non, il valait mieux se faire plaisir à soi. Dominer ou être dominée, telle était la politique de Cheryl quelque soit le sujet. Non, ce n'était définitivement pas pour Cheryl, les longues minutes à fixer son portable pour avoir une réponse, l'excitation de la première surprise.. Elle regarda un couple passer. Elle voyait bien que le garçon faisait un effort pour ne pas regarder les autres filles. Trop de concessions à faire quand on aime quelqu'un d'autre en dehors de soi-même.
L'américaine arriva devant le snack-bar-restaurant qu'elles avaient choisis plus tôt et demanda a être installée en terrasse -qui donnait sur la rue- afin de profiter des derniers éclats du soleil. Le restaurant n'était pas spécialement chic, au contraire, et était joliment décoré. Ce n'est pas parce qu'elle avait les moyens de dépenser 100€ dans un repas qu'elle le ferait, ça, c'était plus du goût de ses parents. En attendant patiemment Camila, espérant qu'elle ne serait pas en retard, car les retardataires faisaient horreur à Cheryl, elle sorti de son sac posé sur une chaise qu'elle avait tirée d'une autre table, un de ses romans favoris 'Paris 75016, Hell's Diary' de Lolita Pille.

_{(la robe est noire ^^)}
Cheryl détailla Camila a travers ses lunettes. Il ne suffisait pas d'être riche, certaines autres qualités étaient indispensables. On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis. Et ça, c'était une chose à laquelle Cheryl accordait une grande importance. En fait, après prendre du bon temps -quel qu'il soit: shopping, soirées, plaisirs charnels, destructions de la vie sociale d'une personne..-, choisir les bonnes personnes de qui s'entourer était son activité favorite. Car oui, il fallait tester la personne pour voir si au moindre soucis, elle nous planterait un couteau dans le dos, si elle était fiable et qu'elle ferait une bonne amie ou s'il s'agissait simplement d'une personne qu'on utilise mais avec qui on ne se lie pas particulièrement, ou au contraire, quelqu'un de dangereux et dont il faut absolument se débarrasser avant qu'elle ne puisse nous faire de l'ombre. Et oui, c'est toute une science.

« Remontée? Pourquoi le serai-je? Disons que j'ai l'habitude, mais je ne m'attendais pas à ce que les hostilités soient déclarées dès le premier jour. » répondit l'américaine en posant son roman sur la table, en y glissant préalablement un marque page qui représentait deux cloches.

Cheryl continua d'observer Camila tandis que celle-ci s'asseyait en face d'elle. Le turquoise, ça n'avait jamais été une de ses couleurs de prédilection pour les habits, seulement pour les bijoux.

« Merci, c'est gentil. Elle est de la collection automne-hiver 2009. Elle est un peu vieille mais bon, ce n'est qu'une petite sortie alors... » Elle fit une pause et sourit. Je pense qu'il vaut mieux faire dans les couleurs sobres maintenant, avec le soleil qui revient, un turquoise aussi vif, ça fait un peu mal aux yeux.

Une serveuse s'approcha en leur ramenant la carte des menus, une carafe d'eau, deux verres ainsi que deux serviettes afin qu'elles puissent se nettoyer les mains. La serveuse leur sourit avant de s'en aller. Cheryl la suivit du regard, elle avait un ravissant sourire. La serviette en main, elle se tourna son regard vers Camila.

« Tu ne peux pas t'imaginer à quel point ça m'a fait plaisir quand je t'ai vu au club de dessin. Je commençais à désespérer, tu vois, mes parents m'ont dit que c'était un établissement assez prestigieux, alors je ne pensais pas qu'il y aurait autant de boursier, mais surtout, que les riches fassent autant de manières avec leur argent, cachant presque qu'ils le sont. Ce n'est pas comme si c'était une maladie ou une tare! Je veux dire, si nos parents sont riches, autant en profiter non? D'ailleurs, ils font quoi dans la vie tes parents? Je remarque que tu n'es pas japonaise non plus.»

Au fil des années, Cheryl avait appris à écouter attentivement et à observer avec attention, car c'est en remarquant les plus petits détails qu'on arrive à faire pression sur les autres et à les manipuler à notre guise. Aussi, elle sentit une certaine animosité dans la voix de son interlocutrice lorsqu'elle évoqua son père. Elle préféra ne pas lui en demander davantage, car de toutes les manières, elle s'en fichait un peu. Sentant que ses mains étaient propres, elle posa la serviette sur le côté. La jeune fille passa sa main dans ses cheveux et enleva ses lunettes de soleil, les mettant sur sa tête. Elle ouvrit la carte et regarda, ce qu'ils avaient à proposer. Tout sur le menu semblait appétissant...

«... mais j'ai plus envie de quelque chose de rafraichissant. » avait-elle dit à voix haute, s'en rendant compte, elle dit à Camila, Parle-moi de toi! Dis-moi, en dehors de la mode, qu'est-ce que tu aimes faire?

C'est à ce moment-là qu'un couple passa près d'elles et alla s'installer un peu plus loin.

« C'est un crime contre la mode d'oser sortir habillée comme ça! Je me demande bien ce qu'il fait avec une horreur pareil. Surtout quand on est aussi canon que lui... enfin bref. Je pense que je vais opter pour des tomates mozzarella. Et peut-être un coca-cola light. Et toi? Tu t'es décidée? »

Elle se replongea dans la lecture de la carte, visiblement contrariée.

« Tu crois qu'ils ont des milkshakes? Je n'en vois pas sur la carte. J'adore les milkshake »dit-elle d'une voix enfantine.