A new day has come [feat Nikko]

Dans un crissement de pneu, une Porsche noire s'arrêta sur le parking privé d'une école qui l'était tout autant. La jeune femme qui sortit de la voiture connaissait bien cette école, mais elle l'admira une fois de plus avec un mélange d'appréhension, de respect et d'émerveillement. Sachiko Uehara, la nouvelle directrice de l'académie Seta, était déjà venue plusieurs fois en ces lieux et elle savait que son bureau l'attendait sagement. Elle l'avait déjà préparé, tout comme elle avait préparé la rentrée des élèves qui arriveraient le lendemain ou même comme elle avait préparé sa nouvelle équipe d'enseignants. Elle les avait tous vus au moins une fois, ne serait-ce que pour leur entretien d'embauche en ce qui concernait les nouveaux. Elle avait également gardé certains anciens à leur poste et elle estima qu'elle avait mis toutes les chance de son côté pour que sa première année en tant que directrice se passe bien.
Accompagnée par un léger vent qui s'engouffra dans la masse de ses boucles brunes, Sachiko descendit de voiture. Elle était vêtue ce jour-là d'un tailleur dont la veste et la jupe étaient de couleur gris clair. Elle portait également un chemisier blanc et des escarpins noirs. Comme à son habitude, la jeune femme avait choisi une tenue qui flattait ses jolies courbes naturelles, mais elle ne s'était pas embêtée à l'enrichir de bijoux ou d'accessoires. Elle ne portait même pas ses lunettes, qu'elle ne jugeait utiles que lorsqu'elle travaillait.

Récupérant sa valise et son sac dans le coffre de la décapotable, Sachiko se dirigea vers sa nouvelle résidence. Et oui, à partir d'aujourd'hui, elle allait vivre à plein temps dans cette école. Elle ne croisa pas âme qui vive en chemin et ne lâcha sa valise qu'une fois arrivée devant la grande porte blanche de la résidence des professeurs. Inspirant profondément, elle composa le code du digicode et poussa la porte. L'entrée de l'immeuble était un petit espace agréable et qui sentait bon le propre. Sachiko ne s'y attarda pas et emmena sa valise jusqu'à une porte non loin, celle de son appartement, qu'elle partagerait avec ses collègues, et qui était fort joliment baptisé "Le Sakura". Fouillant dans son sac pour y récupérer la clé de nouveau logement, elle pénétra une minute plus tard dans le vaste appartement. Laissant ses bagages près de l'entrée, elle fit un rapide tour du propriétaire et fut enchantée de ce qu'elle vit. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir les logements et ils s'avéraient être vraiment confortables. Il y avait même un jardin, commun à tous les appartements. Sachiko esquissa un sourire en découvrant que l'une des salle de bain avait un jacuzzi.

* Bon pour se détendre ça, songea-t-elle. *

Ce n'est qu'en ressortant de la salle de bains que Sachiko entendit un bruit "suspect". Elle n'avait croisé personne en venant et était persuadée d'être seule dans cette partie du campus. Alors d'où venait le bruit? L'année scolaire n'avait pas commencé alors peut-être que c'était un cambrioleur qui essayait de s'introduire dans l'école pour voler dieu sait quoi. Evidemment, ça pouvait n'être aussi qu'un chat errant qui se serait infiltré sur le campus mais Sachiko préféra ne pas prendre de risque. Passant silencieusement par la cuisine équipée, elle récupéra un large couteau de cuisine et se glissa brusquement vers l'entrée avec un "Qui est là?!" perçant.

Invité

Après être revenu de son long voyage indispensable pour son boulot, Nikko avait été embauché pour un poste d’enseignant au sein du lycée japonais. Le jeune homme voulait de la stabilité dans sa vie, peut-être pas toute sa vie mais pour le moment c’est ce qu’il voulait même si enseigner le sport ou même entrainer des équipes de foot un peu partout dans le monde restait une passion.

En se levant, le jeune homme se rendit dans la salle de bain et pénétra dans la cabine de douche. En sortant il enroula une serviette de bain autour de sa taille et se baladait torse nu jusqu’à la cuisine de son logement. Il se servit un café bien fort et le dégusta histoire de bien se réveiller.

Une fois la tasse de café avalée, ce dernier remonta pour s’apprêter. Aujourd’hui, il déménageait.. Ou du moins, provisoirement, il en profita donc pour faire son sac. C’est un homme, il ne devait pas prendre tout son atiraille de cosmétique. Comparé aux filles qui, dans deux sac sur trois on trouve du make up, des crèmes,… Bref tout des trucs pour, paraît-il se rendre plus jolie… Mouais pas convaincu mais bon si elles le disent … !

Le jeune homme descendit les escaliers de l’endroit ou il vivait et, encore une fois, il sortit en fermant la porte à clé pour certainement de longs mois ! Il pressa le bouton de sa télécommande qui fit ouvrir le coffre de sa voiture et y mit ses affaires avant de refermer le coffre et d’entrer à l’arrière du volant de sa voiture…

(4h de route plus tard)

… L’Audi A5 noir arriva à hauteur de la résidence des professeurs de l’endroit ou il allait travailler. Il ne savait pas trop avec qui il allait être mais ce n’était pas vraiment un problème. Nikko n’était pas quelqu’un d’associable.

En sortant de sa voiture, le jeune prof de sport remarqua une Porsche garée pas loin.. Sans doute un professeur, il saisit ses sacs dans l’auto, ferma cette dernière et pénétra dans la demeure.
Il prit ses clés et au moment d’ouvrir l’appartement ou il est censé vivre, il remarqua que la porte était ouverte. Il entra et laissa tomber ses sacs qui laissaient courir un bruit de fond. Le jeune homme habillé d’un jeans et d’un t-shirt qui laissait apparaître son torse tracé accompagné de lunettes de soleil sur les yeux observa l’endroit ou il se trouvait… Ca paraissait agréable comme endroit.

Nikko s’accroupi pour remettre les clés dans son sac quand il entendit une voix féminine qui l’obligea a relever la tête. Sur le moment, ce dernier se demandait ce qu’il se passait. Il avait en face de lui une femme… une jolie femme tenant dans ses mains … Un couteau de cuisine … C’est pas ce qu’il y a de plus charmant mais dans tous les cas, elle a une drôle de façon d’accueillir les gens. Après une fraction de seconde, Nikko reconnaissait la directrice … à première vue, il l’avait trouvée gentille mais la voir avec un couteau à la main remettait son point de vue en question…

Heuu.. Mademoiselle ça va ? Je pense qu’il serait préférable d’aller remettre cet engin histoire de ne blesser personne.. Ca serait dommage dès le premier jour !

Nikko acquiesça un sourire forcé et enleva ses lunettes de soleil.

Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi.. Je suis Nikko Okada. Le professeur de sport..

C'était à se demander à quoi Sachiko s'était attendue et surtout ce qu'elle comptait faire avec son couteau de cuisine dans les mains. Quand bien même Hannibal Lecter se serait introduit dans son appartement, ce n'était pas avec ses cinquante kilos toute mouillée qu'elle risquait de lui opposer une quelconque résistance. Heureusement pour elle donc, "l'intrus" n'avait rien d'un tueur en série cannibale et pour l'heure, c'était plutôt la jeune femme qui passait pour la dangereuse de service. En effet, le nouveau venu ne quittait pas des yeux la main de Sachiko qui tenait le couteau, tandis que la directrice commençait doucement à réaliser son erreur. Lorsqu'il lui demanda de déposer son arme afin de ne blesser personne, Sachiko ne réalisa même pas tout de suite qu'elle le menaçait avec une lame très aiguisée. Trop occupée à détailler la silhouette avantageuse du jeune homme, elle en avait oublié qu'elle l'avait pris pour un voleur.

- Oh, oui, bien sûr..., dit-elle en abaissant le couteau.

Lorsque l'homme retira ses lunettes de soleil et se présenta, Sachiko eut l'occasion d'apprécier dans son ensemble le visage par ailleurs charmant de Nikko Okada. Et elle se sentit d'autant plus stupide de ne pas l'avoir reconnu plus tôt, surtout qu'elle l' avait reçu elle-même lors de l'entretien d'embauche quelques semaines plus tôt. Elle s'empressa d'aller poser son couteau sur la table qui se trouvait près d'elle, puis revint vers Nikko et s'excusa platement.

- Je suis vraiment confuse, dit-elle. Je ne m'attendais pas votre arrivée et j'ai un peu paniqué je crois. Je ne voulais pas vous effrayer en tout cas, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.

Les joues un peu rougies, Sachiko s'efforça de reprendre un peu de contenance et de paraître "directrice" autant que possible, même si elle savait qu'elle allait avoir du mal à s'imposer dans ce rôle au vu de son jeune âge. Elle tendit sa main vers Nikko afin qu'il la serre et retrouva son sourire aimable.

- Je vous souhaite en tout cas la bienvenue à Seta, dit-elle. J'espère que nous ferons du bon travail ensemble. Et bienvenue à l'appartement Sakura aussi, je crois que nous serons colocataires, en tout cas on dirait bien, ajouta-t-elle avec un bref coup d'oeil aux bagages de Nikko laissés près de la porte, non loin des siens.

Après un bref instant de silence où le regard perçant de Sachiko s'attarda (peut-être) un peu trop sur le torse de son interlocuteur (qu'elle avait en bonne vue si on tenait compte de la différence de taille entre les deux professeurs), la jeune femme se mit en quête d'un moyen de rompre la glace et de faire oublier sa tentative d'agression avortée. C'est alors qu'elle s'entendit proposer, en désignant la salle de bain du pouce et presque sans réaliser ce qu'elle disait:

- Vous voulez que je vous montre le jacuzzi?... Enfin...

* Je peux pas croire que j'ai dis ça.. Nan Sachi, dis moi que tu l'a pas dis...* songea-t-elle.

Et pourtant si, c'était bien ce qu'elle avait dit et elle ne voulait surtout pas que le jeune homme réponde à cette question, chose qu'il s'apprêtait pourtant à faire.

- Enfin je veux dire, vous voulez que je vous fasse visiter les lieux? J'ai eu le temps de faire le tour avant votre arrivée...

Sachiko estima qu'il lui faudrait un miracle pour que son colocataire ne la prenne ni pour une folle enragée qui attaquait tout ce qui bougeait, ni pour une perverse finie qui faisait des propositions douteuses à tout homme qu'elle croisait. Et pourtant, s'il y avait bien une jeune femme dans tout le campus qui ne risquait pas de s'incruster la nuit dans sa chambre pour le découper en rondelles (ou pour autre chose d'ailleurs), c'était bien Sachiko qui, occupée dans ses études et sa jeune carrière, ne s'était plus laissée approcher par la gent masculine depuis suffisamment longtemps pour avoir même totalement oublié comment tout ça "fonctionnait". Mais ça bien sûr, Nikko l'ignorait et Sachiko se maîtrisait encore assez pour ne pas aller lui dévoiler sa vie privée.